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Prévenir le cancer: est-ce possible?

Quand on évoque le cancer, on pense souvent « génétique » ou « malchance ». Pourtant, de plus en plus de recherches soulignent que le cancer est en grande partie une maladie métabolique, c’est-à-dire qu’il implique des perturbations du métabolisme cellulaire. Or l’alimentation — ce que nous mangeons jour après jour — façonne directement ce métabolisme.


Le cancer comme dysfonction métabolique

Les cellules cancéreuses modifient leur façon de produire de l’énergie : au lieu d’utiliser l’oxygène de façon efficace, elles basculent vers une glycolyse rapide (utilisation du sucre) même en présence d’oxygène. Ce phénomène, appelé effet Warburg, confère un avantage aux cellules tumorales — une croissance plus rapide et la production de déchets toxiques. Ce déséquilibre énergétique favorise l’inflammation, le stress oxydatif et la prolifération cellulaire. PMC

Ainsi, pour prévenir le cancer, il ne suffit pas de regarder les gènes : il faut aussi intervenir sur le métabolisme — et l’alimentation reste le levier le plus puissant pour cela.


Comment l’alimentation module le risque

Plusieurs aliments contiennent des composés bioactifs qui envoient des signaux aux cellules, influençant la réparation de l’ADN, l’inflammation, la prolifération et même l’expression génétique (épigénétique). Une revue récente le souligne : la diète joue un rôle dans la pathogenèse du cancer à l’échelle génétique, épigénétique et cellulaire. BioMed Central


Une méta-analyse rapporte que la consommation de fruits et légumes protège contre les cancers colorectal, du sein et du poumon. PubMed De plus, une revue « Nutrition and cancer: a review of the evidence for an anti-cancer diet » identifie des nutriments protecteurs : sélénium, folate, vitamine D, caroténoïdes, antioxydants. PMC


Les modèles alimentaires complets (style méditerranéen, diète riche en végétaux) montrent aussi des effets bénéfiques. Une revue récente met en avant le rôle de ces modèles alimentaires dans la réduction du risque de cancer. PubMed+1


Prédire & prévenir : entre gènes et modes de vie

L’idée que « les gènes déterminent tout » ne tient pas face à la complexité. Beaucoup de variantes génétiques (polymorphismes) modèrent le risque, mais leur expression dépend des signaux que leur envoie le métabolisme — et donc de votre alimentation et mode de vie. Une seule étude ne suffit pas, mais l’agrégation des preuves indique que 30 à 50 % des cancers sont potentiellement évitables par une alimentation saine, activité physique, contrôle du poids, et réduction de l’alcool et du tabac. MDPI

Par ailleurs, une revue de 2025 montre que la diète intervient dans la prévention, la progression et l’issue du cancer via des voies métaboliques, anti-inflammatoires, de réparation de l’ADN et de microenvironnement tumoral. MDPI


Quelques exemples concrets

  1. Sulforaphane dans le brocoli : stimule les enzymes de détoxification et protège l’ADN

  2. EGCG dans le thé vert : ralentit la prolifération et l’inflammation

  3. Polyphénols des baies : renforcent les mécanismes antioxydants

  4. Graisses saines (oméga-3, huile d’olive) : stabilisent les membranes cellulaires et réduisent l’inflammation


En parallèle, les aliments ultra-transformés, les sucres raffinés, les gras trans ou saturés en excès exacerbent l’inflammation, les pics d’insuline et le stress oxydatif — sont des conditions favorables au développement tumoral.


Quelques nuances importantes

  • En matière de prévention du cancer, prendre des suppléments ne remplace pas une diète équilibrée : certaines études montrent que des suppléments de bêta-carotène en forte dose peuvent même augmenter le risque dans certains contextes. Cancer.org

  • Le niveau de preuve varie selon les cancers, les populations et la qualité méthodologique des études. Il y a encore beaucoup d'inconnus, mais la science avance à grand pas, démontrant de plus en plus le lien alimentation-cancer

  • L’effet optimal d’un aliment ou nutriment dépend souvent du contexte (état de santé, génétique, microbiome). De plus, tout le monde n'est pas exposé ni prédisposé aux mêmes risques! D'ou l'importance des conseils personnalisés.


Conclusion

L’alimentation joue un rôle fondamental — non accessoire — dans la prévention du cancer. Elle agit à la fois sur le métabolisme cellulaire, les voies de signalisation, et sur l’expression des gènes. Les gènes ne dictent pas tout : vous avez le pouvoir d’influencer leur expression par ce que vous mangez, comment vous bougez, gérez votre poids et votre stress.


En combinant connaissances génétiques, habitudes alimentaires saines et modes de vie équilibrés, vous construisez une stratégie durable pour réduire votre risque de cancer. Les données scientifiques le confirment : la prévention commence dans votre assiette.


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